1.     La patience est la meilleure façon de se protéger.

        Le Nirvana est ce qui est le plus beau et le plus noble loué par le Bouddha.

        Rien ne peut nous nuire lorsque nous lâchons prise de la vie du monde,

        Menons une vie de chasteté sans transgresser de préceptes

        Et arrivons à calmer notre esprit.

 

2.     L’absence de maladie est le bénéfice le plus grand,

        Le contentement de ce que nous avons est la richesse inégalée,

        La loyauté est notre meilleur ami

        Et le Nirvana, le bonheur le plus élevé.

 

3.     La faim est la maladie la plus insupportable,

        La formation mentale est ce qui cause le plus de souffrance.

        Il suffit d’observer la réalité

        Pour réaliser que le Nirvana est le plaisir le plus grand.

 

4.     Dans la vie, peu de personnes ont la chance d’aller sur le bon chemin.

        En revanche, beaucoup prennent la mauvaise voie.

        Il suffit d’observer la réalité

        Pour réaliser que le Nirvana est le lieu le plus sûr.

 

5.     Nous renaissons dans les cieux parce que nous avons semé de bonnes graines

        Et nous tombons dans les royaumes des ténèbres à cause de nos mauvaises graines.

        Le Nirvana est de même,

        Il est le fruit des graines de notre pratique comme causes et conditions.

 

6.     Les cerfs prennent refuge dans la campagne,

        Et les oiseaux dans le ciel.

        Les phénomènes se manifestent à partir de la discrimination

        Et les grands êtres prennent refuge dans le Nirvana pour vivre librement.

 

7.     L’insaisissable signifie

        Voir le non-avant, le non-après,

        Le non-être et le non non-être,

        Ce qui est également l’inconcevable.

 

8.     Il est difficile de voir l’esprit, mais l’habitude est reconnaissable.

        Ceux qui peuvent reconnaître leur pensée de désir voient clairement

        Qu’ils peuvent éviter toute souffrance quand ils ne cherchent pas le bonheur dans les plaisirs sensuels

         Et que l’amour sensuel développe toujours la souffrance.

 

9.     Nous pouvons maîtriser toute pensée de désir une fois que nous sommes purifiés,

        Lucides, sans laisser notre esprit être souillé.

         A ce moment, nous n’avons plus affaires (à faire dans le) au monde de la souffrance

         Et pourtant nous continuons toujours à voir, à entendre,

         A nous souvenir et à savoir.

 

10.   Une fois que nous lâchons-prise de tout concept,

        Nous pouvons entrer dans le monde du non-attachement et de la non-discrimination.

         La souffrance cesse quand nous transcendons l’idée du soi,

         Maîtrisons les formations mentales qui causent la douleur

         Et mettons fin complètement à l’habitude de la discrimination.

 

11.   Si nous pouvons maintenir l’esprit libre en situation d’agitation, nous sommes alors toujours dans le silence.

        Agité, il est impossible d’entrer en contact avec le Nirvana et d’être paisible et heureux.

        Le vrai silence vient de l’extinction des concepts de la joie et de la souffrance.

        Une fois que l’idée du silence est transcendée, il n’y a plus de venir et partir.

 

12.  Le venir et le partir cessent, alors la naissance et la mort s’arrêtent aussi.

       Quand il n’y a plus la naissance et la mort,

       Comment peut-il y avoir encore la discrimination entre ceci et cela ?

       Ceci et cela, ces deux concepts cessent.

       L’ extinction absolue signifie l’absence du monde de la souffrance.

 

13.   Parce que le bhikkhu a l’idée de l’être, il voit l’existence du temps et de l’espace.

        A cause de l’être, il y a l’action.

        L’idée de l’être et du non-être donne naissance à l’ être et au non-être.

         S’il n’y a pas d’action, comment peut-il y avoir un acteur ?

 

14.   Nous arrivons au Nirvana seulement

        Quand nous parvenons à la non-pensée.

        Si c’est la non-naissance, l’être n’est plus,

        A ce moment, il n’y a plus ni action, ni formation.

 

15.   Voir qu’il y a la naissance, l’ être, l’action, la pratique,

         Signifie ne pas encore parvenir à l’essentiel.

         Si nous comprenons la non-naissance

         L’ être n’est plus et nous ne ressentons plus le besoin de faire quoi que ce soit.

 

16.   A cause de l’être, la naissance est

        Et à cause de la naissance, l’être continue.

        Avec l’action et la pratique, la mort et la naissance se succèdent.

        C’est l’ouverture de la porte de la naissance et de la mort

         Menant à la manifestation de toutes choses.

 

17.   Tout existe grâce à la nourriture.

        Même la tristesse ou la joie a besoin de celle-ci pour exister.

        Si cet élément essentiel n’est plus

        Il n’y aura plus aucune trace de la pratique que nous pouvons reconnaître.

 

18.   Si la souffrance est finie et la pratique éteinte,

        Le bonheur et la paix seront là, silencieux et discrets.

        Le bhikshu sait déjà qui il est

        Et n’a plus à chercher à entrer nulle part.

 

19.   Il n’entre pas dans l’espace.

        Il n’y a nulle part où entrer.

        Il n’entre ni dans la perception ni dans la non-perception.

        Il n’entre ni dans cette vie ni dans la prochaine vie.

 

20.   Il n’a pas non plus le concept du soleil et de la lune qui sont là.

        Il ne va nulle part et ne reste pas non plus.

        Il n’y a pas de soi pour aller et revenir,

         Alors, il n’y a ni aller ni revenir.

 

21.   Là où rien ne se perd et rien ne se produit,

        C’est le nirvana.

        Ainsi, que l’objet de la perception existe ou non,

         Il comprend parfaitement la nature de la souffrance et de la joie.

 

22.   Il n’a plus peur de ce qu’il voit.

        Il n’a plus aucun doute des mots ou des non-mots.

        La flèche a déjà touché l’être

        Et il n’a plus besoin de rien exposer à la rencontre d’un sot.

 

23.   C’est le plaisir le plus élevé

        Ce chemin de l’ extinction est inégalé

        A ce moment, il a la capacité d’être patient.

        Son cœur est comme la terre et sa pratique de la patience comme une forteresse.

 

24.   Aussi pur que l’eau clair sans plus aucune souillure,

        Ni aucun élément du samsara (celui qui est né), il ne reçoit plus l’autre.

        Le gain et le bénéfice ne sont plus des repères à suivre

        Car même s’il y a le gain et le bénéfice, la souffrance demeure.

 

25.   Il faut souhaiter seulement le gain et le bénéfice du Dharma.

        Lorsqu’il y a le gain du Dharma, les afflictions cessent.

        Sans les afflictions, rien ne produit plus.

        Si vous voulez mettre fin au cercle de samsara, arrêtez tout acte dissipé.

 

26.   Une graine brûlée ne peut plus germer.

         Une fois que des pensées s’arrêtent, celles-ci sont comme le feu éteint.

         L’organe sexuelle est un océan d’impuretés.

         Pourquoi y chercher des plaisirs ?

 

27.   Même si là-haut, ils existent des cieux.

        Rien ne peut égaler le nirvana.

        Avec la compréhension parfaite,

        Nous pouvons tout trancher et ne nous attachons plus au monde.

 

28.   Parmi tous les chemins, le plus beau

        Est celui de lâcher prise de tout pour arriver à la rive de la libération.

        Le Bouddha a exposé la vérité

        Que toute personne sage et courageuse peut recevoir et suivre.

 

29.   Suivons une vie chaste sans aucune tâche.

        Connaissons-nous nous-mêmes, transcendons le temps, atteignons la paix.

        Dans la vie de pratique, quittons le sexe en premier.

        Equipons-nous du vinaya du Bouddha dès maintenant.

 

30.   Mettre fin aux afflictions, se libérer du monde de la souffrance,

        C’est aussi facile que l’oiseau qui prend son envol dans le ciel.

         Si vous comprenez ces mots du Dharma,

         Allez donc de tout cœur sur cette voie.

 

31.   Cette voie franchit le fossé des naissances et des morts

         Et atteint la rive de la cessation des souffrances et de la détresse.

         Dans le Dharma, il n’y a plus de discrimination entre ses proches et ses non-proches,

         Entre ceux qui ont beaucoup de pouvoir et ceux qui n’en ont pas.

 

32.   Ce qui est le plus important, c’est de ne pas nous attacher aux perceptions.

        Lorsque l’attachement et l’ouverture sont tous les deux purs

        Le sage ne s’attache plus à ce corps physique si facile à se décomposer

         Et voit celui-ci comme quelque chose d’irréel.

 

33.   Ce corps physique apporte beaucoup de souffrance et peu de joie et de paix.

         Parmi ses neuf trous, aucun n’est pur.

         Le sage sait quitter le danger, préserver la paix,

         Arrêter le bavardage et mettre fin à toute souffrance.

 

34.   Ce corps, une fois décomposé, deviendra cendres et poussières.

         Le sage sait lâcher prise et n’a pas d’attachement.

         En regardant profondément pour voir que ce corps n’est qu’un outil plein d’attaches,

         La naissance, la vieillesse, la maladie et la mort ne seront plus sujets de souffrance.

 

35.   Capable d’abandonner des impuretés, allant sur le chemin pur,

         Vous pouvez atteindre la grande paix.

         Suivant la grande compréhension, lâchant des perceptions fausses,

         Et ne recevant plus rien, vous parvenez au sans-faille.

 

36.   Si vous menez une vie pure et vous libérez du temps,

        Les deux mondes des dieux et des humains s’inclineront devant vous avec respect.

 

 

 

Traduit du Dammapada chinois - Soutra numéro 36 : chapitre du Nirvana